Alimentation saine : 5 erreurs courantes à éviter
L’alimentation est notre première médecine! Cette célèbre phrase d’Hippocrate est peut-être la plus chère des naturopathes 😉 L’alimentation est en effet le premier pilier de la naturopathie. Et pour cause : elle est le premier pilier de la santé. Quand on décide de prendre en main sa santé, l’alimentation est ainsi la première chose que l’on décide de réformer.
Si vous lisez ces lignes, c’est que vous aussi, vous en êtes peut-être ici. Vous êtes décidé à manger sainement, à dire oui au quinoa et aux légumes croquants. Bravo ! Oui mais voilà, quand on se lance en alimentation saine, on commet parfois bien des erreurs qui nous font perdre du temps et de l’argent sans apporter aucun bénéfice à notre corps. C’est parfois même le contraire…
Voici donc résumées pour vous, les 5 plus grandes erreurs à ne pas commettre quand on choisit d’adopter une alimentation saine.
Erreur n°1 : Une bonne alimentation rime avec privation
Non, non, non et non ! Manger sainement ne doit jamais être synonyme de tristesse et de morosité. C’est même tout l’inverse. Quand on mange sainement, on y prend avant tout du plaisir.
En fait, le secret d’une réforme alimentaire réussie réside dans le temps. On ne change pas le contenu de son frigo du tout ou tout, du jour au lendemain. C’est un peu comme la diversification alimentaire de l’enfant. On y va progressivement, une bouchée après l’autre, un jour à la fois.
Si on regarde le sommet de la montagne alors oui, il y a parfois de quoi désespérer et se dire : « je n’y arriverai jamais. Et après tout, foutu pour foutu, j’abandonne ». Ce n’est surtout pas dans cet état d’esprit que l’on doit réformer son alimentation. Alors on choisit un premier objectif, on l’atteint, on ancre une nouvelle habitude et on passe à l’objectif suivant… En douceur, profondément et durablement.
Il faut aussi arrêter avec les interdits. Vous n’avez jamais remarqué? Quand on en met en place, la seule chose qu’on a envie de faire c’est de les transgresser. Cherchons et trouvons plutôt des alternatives. Vous et vos enfants avez envie d’un hamburger? On oublie le Mc Do et on achète du pain complet bio, du poulet pané maison, des crudités fraîches et de qualité (salade, tomates, oignon…) et des sauces maison. Idem pour la pizza 😉
Erreur n°2 : le bio c’est bon
Et bien c’est faux. Bio ne veut pas dire bon. Ça peut donner bonne conscience de remplacer ses aliments non bio par les mêmes en version bio mais ce n’est pas forcément sain et bénéfique pour notre corps pour autant. Oh que non! Manger sain, c’est d’abord et avant tout manger des produits non transformés, de saison et le plus frais possibles. Ce qui est souvent synonyme de « localité ». Manger sain, c’est retourner chez son boucher, son poissonnier, c’est faire ses courses chez l’agriculteur local, en circuit court, en se renseignant évidemment sur les modes de production et d’élevage. Manger sain, c’est apprendre à lire les étiquettes sur les emballages et à repérer les faux amis…
Le pire du pire restant toujours les biscuits et les sucreries: bio ou non, le sucre reste du sucre. C’est un faux ami très dangereux. Pâte à tartiner, confitures, jus …. même bio, ils n’apporteront rien de bon à votre corps. Bien au contraire. Ils restent synonymes d’acidification et de déminéralisation et doivent donc demeurer au placard des écarts.
Et il y a peut être dans cette catégorie une erreur encore pire : celle de remplacer le pain par des galettes de riz soufflé. Souvent présentées comme des aliments sains et savoureux, mises en avant par des marques bio ou diététiques, on leur attribue un caractère peu calorique et coupe-faim. Il n’y pourtant pas plus grand faux ami. Toutes les céréales soufflées font immédiatement monter notre taux de glycémie (le taux de sucre dans le sang) et sont donc délétères pour notre santé. Avec les aliments à index glycémique (IG) élevé, le pancréas travaille de manière excessive et se fatigue. A long terme, cette fatigue peut se transformer en une résistance à l’insuline puis en diabète. De manière générale, les aliments à IG élevé favorisent également le risque d’obésité et de vieillissement prématuré.
Erreur n°3 : manger sain c’est manger des brocolis bouillis
Avec cette croyance-là, vous n’allez pas tenir longtemps votre réforme alimentaire. Oui les légumes sont très importants, je ne vais pas vous dire le contraire. Mais le mode de cuisson est un autre sujet bien particulier qui nécessite certains développements et connaissances en naturopathie. Car selon votre profil, un naturopathe bien formé vous conseillera de favoriser tel ou tel mode de cuisson plutôt qu’un autre. Parce que chez certaines personnes, les légumes bouillis peuvent même faire « grossir ». Sans compter la perte vitaminique et minérale que vous provoquez en les cuisant ainsi. Non, manger sain ce n’est pas regarder tristement son brocoli ou ses pauvres poireaux bouillis dans son assiette. Manger sain, c’est manger tout un tas de couleurs, c’est croquer, c’est découvrir de nouvelles saveurs, c’est assaisonner avec des plantes aromatiques…. Rien qu’en la regardant, votre assiette doit vous faire saliver!
Erreur n°4 : arrêter le gras !
Hou la la ! Surtout pas ! Le gros problème aujourd’hui, c’est que les Français sont persuadés que l’ennemi, c’est le gras. Ils font donc la plupart du temps n’importe quoi.
La guerre contre les corps gras a commencé dans les années 60 au prétexte que le gras boucherait les artères. On a alors vu fleurir sur nos étalages de supermarché les produits « allégés », des yaourts 0%, des plats préparés pauvres en graisses…L’industrie alimentaire a alors remplacé ces graisses par des amidons transformés. En d’autres termes par des SUCRES !!! Et les taux d’obésité et de diabète n’on fait que progresser.
« Le fiasco s’étend aussi à la prévention des maladies cardiovasculaires. Dans les études Look Ahead et WHI, la réduction des graisses n’a pas permis de faire baisser les taux d’infarctus, alors que dans l’étude Predimed, augmenter les corps gras a conduit à des bénéfices. »*.
Pour sa santé et celle de sa famille, il vaut mieux apprendre à équilibrer les graisses. En tant que naturopathe, je peux vous assurer que c’est l’un des tout premiers conseils que je donne à toutes les personnes qui viennent me consulter. Je vous renvoie donc à cet article sur les apports en gras à favoriser chaque jour dans son assiette.
Erreur n°5 : veiller à tout maîtriser et ne jamais faire d’écarts
Une alimentation 100% saine n’existe pas ! Nous n’avons pas la maîtrise de tous nos repas. Nous allons au restaurant, nous mangeons avec et chez nos amis ! Personnellement, moi j’aime ça. Pas vous? Le risque quand on se lance en « alimentation saine » c’est de devenir orthorexique. Rigide quoi, voire même intégriste. Et je trouve qu’il n’y a pas plus triste attitude. La vie n’est pas noire ou blanche, rose ou grise. La vie est une question d’équilibre.
En naturopathie, ce qui compte c’est l’hygiène de vie. Ancrer de bonnes habitudes alimentaires en fait partie. Faire des écarts aussi, à partir du moment où on se fait plaisir. Ne perdez jamais non plus de vu que c’est la dose qui fait le poison.
D’autant que lorsqu’on prend de nouvelles habitudes alimentaires, on modifie ce que les naturopathes appellent « le seuil de tolérance à la toxémie ». En mangeant de plus en plus « sain », on devient de moins en moins tolérant aux écarts. Il faut donc savoir conserver une certaine capacité d’adaptation. Au risque de se créer des difficultés digestives, de se retrouver isolé avec son assiette ou de ne partager ses repas qu’avec des personnes qui jugent toutes celles et ceux qui ne mangent pas comme eux. Trouver son propre équilibre est donc primordial. Et à chacun le sien !
Charlotte Guillot
Naturopathe
* Source : LaNutrition.fr
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