La douce et lonnnnggguuueeee vie des adipocytes
Les adipocytes ne meurent jamais ! Ces magnifiques cellules, destinées à nous sauver la vie en cas de disette, sont à l’origine de la régulation de l’apétit et de la satiété.
A l’origine, l’humain ne mangeait pas forcément régulièrement et avait besoin de stocker des réserves pour résister jusqu’au repas suivant. Aujourd’hui, nous avalons des quantités bien plus grandes d’alimentation, de bien moins bonne qualité et souvent avec une dépense d’énergie physique largement amoindrie. Les cellules adipeuses se retrouvent dans une situation complètement nouvelle, que nous allons expliquer ici !
Lorsque l’apport alimentaire est important, les cellules adipeuses augmentent en taille, pour stocker davantage de réserves. En cas de baisse alimentaire, les cellules qui se vident, demande un apport d’énergie et déclenchent la sensation de faim (grâce à l’action d’une hormone : la leptine). En effet, une fois que leur taille a augmentée, elle ne diminue plus.
Si l’apport de sucres et de graisses reste supérieur aux besoins de l’organisme pendant trop longtemps, elles envoient un message pour demander de l’aide, face à l’importance du stockage à réaliser. De nouvelles cellules adipeuses sont alors créées et vont fonctionner de la même manière. Ainsi, de prises alimentaires en prises alimentaires, de plus en plus de cellules crient famine !
Nous voilà face à l’explication des dernières études de Gérard Ailhaud (biologie du tissu adipeux, CNRS, Nice), qui démontre comment un cercle vicieux peut se mettre en place : ce n’est pas parce qu’on mange beaucoup qu’on grossi, c’est parce qu’on est gros qu’on mange !
D’où l’importance, vous l’aurez compris, de ne pas moins manger, mais de manger différemment. Si, une fois dans ce cercle vicieux, on s’affame, tout notre corps va hurler et amplifier la sensation de faim…
Mais, heureusement, il existe des « limiteurs d’adipocytes »…
Les huiles contenant des oméga 3 sont des limitatrices de la fabrication des adipocytes. A contrario, les huiles contenant des oméga 6 favorisent la production d’adipocytes. Rétablir un bon équilibre dans les huiles est une façon de contrecarrer ce cercle vicieux.
Avec des oméga 3 : plus c’est gras (dans l’assiette), moins c’est gras (dans le corps) !
Le danger des « faux sucres »
Un petit zoom sur les faux sucres. Tous les produits industriels sucrés avec des édulcorants de synthèse, des « faux sucres » jouent un sale tour à nos hormones, et nous font grossir ! (2)
En effet, c’est la détection du goût sucré, dans la bouche, qui déclenche les processus digestifs et les sécrétions pancréatiques. Lorsque vous mangez quelque chose qui a un goût sucré, votre corps se prépare à recevoir du sucre, et donc à gérer la glycémie sanguine, en particulier en sécrétant de l’insuline, qui est l’hormone de stockage ! En l’absence de sucre, votre organisme va donc stocker… le reste !
L’utilisation des lipides comme source d’énergie
Notre corps est capable de fabriquer de l’énergie à partir du glucose et à partir des acides gras. Or, les acides gras (bien choisis) ont un grand intérêt pour l’organisme, ce qui n’est pas le cas du glucose. Ce dernier est utile pour fournir de l’énergie au corps, mais n’apporte pas d’éléments significatifs utiles à d’autres processus.
Par ailleurs, le corps fabrique de l’énergie beaucoup plus facilement à partir des acides gras qu’à partir du glucose. Si des acides gras sont présents dans le sang, les cellules préféreront les utiliser en priorité pour fonctionner.
A titre d’illustration, nos ancêtres vivaient sans aucun problème (d’énergie et de poids, en tous cas) avec seulement le sucre naturellement présent dans les fruits et les légumes et dans le miel. Cela ne les empêchait pas de faire beaucoup d’efforts physiques et de réfléchir…
Le régime dit « cétogène » qui limite l’apport de glucides à 50 grammes par jour, est suivi par un grand nombre de personnes. Il est connu en particulier dans les cas d’épilepsie et est suivi à très long terme, avec succès et sans conséquence néfaste.
Régime… Toxines… Détox… ?
Les toxines que le corps ne parvient pas a éliminer sont « rangées », pour ne pas rester en circulation et provoquer des désordres fonctionnels dans l’organisme. Et savez-vous où notre corps à choisi de « ranger » ces toxines ? Dans les cellules de stockage, les adipocytes ! Et, surprise, chez les personnes en surpoids, les dernières recherches ont montrées que les taux de toxines sont 2 à 3 fois supérieurs.
Ces toxines limitent les échanges, surchargent les cellules, et surtout, sont relarguées dans le sang en cas de perte de poids. Une fois lâchées dans la circulation, ces toxines demandent un gros travail au corps pour les éliminer. Le foie, les organes d’élimination se retrouvent avec beaucoup d’heures sup à faire, au détriment de leur travail habituel. Il est donc important de faire attention à plusieurs choses lorsque l’on commence une démarche de perte de poids :
– les portes de sorties du corps doivent être fonctionnelles ! Intestins, rein, peau, poumons ne doivent pas être bloqués. Si vous êtes en situation de constipation chronique, par exemple, il va falloir d’abord régler cette situation.
– il est préférable de limiter la perte de poids à 1 kilo maximum par mois. Cela représente déjà beaucoup de toxines à évacuer. Au-delà, elles risquent de rester en circulation et générer d’éventuels dysfonctionnements dans l’organisme.
– prévoir une détox après la perte de poids, surtout dans le cas où une pollution aux métaux lourds est soupçonnée.
– si vous êtes déjà dans une situation de prise de toxines (traitement médical au long court, travail dans un cadre polluant…) il faudra encore limiter la perte de poids mensuelle.
Toute ressemblance avec des situations réelles n’est que pure et fortuite coïncidence !
Imaginons une personne – Mathilde – qui :
– 8h : prend un petit déjeuner qui répond aux préconisations les plus connues : des céréales avec du lait et un jus d’orange industriel.
La charge glycémique de ce petit déjeuner étant très élevée, cela va produire un pic de glycémie dans les heures qui suivent, entrainant une hypoglycémie réactionnelle qui génèrera une sensation de faim vers 11h.
– 11h : ayant faim, Mathilde va accepter deux biscuits bio offerts par sa collègue de bureau.
Cette gourmandise étant bourrée d’acides gras trans et ayant un indice glycémique élevé, elle aura à nouveau très faim à l’heure du déjeuner.
Mathilde n’ayant pas eu une dépense énergétique élevée (elle travaille assise), elle aura déjà stocké les apports énergétiques de ces deux repas.
– 13h : Mathilde ayant pris du poids ces dernières années, elle décide de réduire les graisses de son alimentation, puisque le gras est « mauvais pour la santé ». Pour le déjeuner, elle choisira de ne pas prendre de matières grasses, mais, ayant faim, elle mange un taboulé avec deux tranches de pain et une pomme en dessert.
Manquant de matières grasses (Difficultés dans les échanges cellulaires) et face à une difficulté digestive (le fruit fermente et modifie l’équilibre acido-basique – la digestion est incomplète) elle va ballonner dans l’après-midi et somnoler (La fatigue post-prandiale étant associée a ce nouveau pic glycémique). Pendant ce temps, les adipocytes se remplissent tranquillement… augmentant son tour de taille.
– 16h : Mathilde prend un soda light pour se réveiller.
L’ingestion de ce « faux sucre » va provoquer (encore) un pic d’insuline qui va générer le stockage des éléments nutritifs issus du taboulé !
– 19h : Mathilde fait ses courses au supermarché et découvre une boite de margarine, sur laquelle est inscrit « bon pour le cœur ».
Ne sachant interpréter l’étiquette, Mathilde vient d’acheter une boite entière d’acides gras saturés, qui vont faire durcir les membranes de ces cellules, rendant difficiles les échanges avec le milieu. Elle va réduire la lubrification de ces vaisseaux et provoquer des accumulations de matières et de toxines. Elle va également diminuer les quantités d’acides gras indispensables à la fabrication des hormones de son organisme et par conséquent diminuer l’efficacité de l’insuline et du glucagon.
Et elle recommencera tout ça demain….
Bon… et du coup, on fait comment ?
- sélectionner des aliments à indice glycémique faible (Voir tableau des IG)
- accompagner les aliments à indice glycémique haut par des aliments (qui seront ingérés en même temps) qui font baisser l’IG (fibres, oméga 3 et 6, graisses, oléagineux, …)
- prendre les fruits à distance des repas
- composer les repas de manière à avoir 50% minimum de l’assiette en légumes crus ou cuits
- consommer l’équivalent de 2 cuillères à soupe par jour (minimum) d’huile oméga 3 (colza, cameline, noix, chanvre, lin)
- répartir les repas : glucides / légumes ou protéines / légumes. Eviter le mélange glucides/protéines
- bouger plus : 30 min de mouvement minimum par jour, d’affilé, en aisance respiratoire
- bannir les acides gras trans et les édulcorants (même naturels)
- éviter l’alcool
- éviter les produits laitiers d’origine animale
- se méfier du marketing !!!
Et surtout, on consulte son naturopathe 😉
Emmanuelle Klein