Êtes-vous hypersensible?

Avez-vous l’impression d’être en constant décalage? Connaissez-vous ce sentiment de ne pas rentrer dans les cases ? De vouloir « correspondre » en vous adaptant même à ce qui ne vous convient pas? Ne seriez-vous pas hypersensible ? Sophie Schlogel Delafon est praticienne de santé globale. Naturopathe, psychopraticienne et coach de vie gestaltice, elle a fait de l’hypersensibilité sa spécialité et a fondé le site internet Hypersensibles.com.
MSL : Sophie, pouvez-vous nous en dire plus sur les personnes hypersensibles? Qui sont-elles ? Comment les décririez-vous?
Sophie Schlogel: Les personnes hypersensibles, le sont depuis l’enfance. Elles sont pourvues d’une très grande finesse neuro-sensorielle qui traite un nombre impressionnant d’informations/secondes, avec des perceptions plus aigües de ce qui se passe dans leur environnement, qu’elles en soient conscientes ou pas ; la personne hypersensible ressent davantage. Et de fait, il y a plus de connexions neuronales dans un cerveau d’hypersensible. Cela conduit souvent à l’hyperstimulation et l’épuisement du système nerveux.
Autant d’hommes que de femmes son concernées, mais ce sont 80% des femmes qui cherchent à comprendre et à trouver des solutions.
Ce sont majoritairement (70%) des personnes introverties, c’est à dire qu’elles n’iront pas forcément vers les autres. Ce sont des personnes qui ont une vie intérieure extrêmement riche. Elles vivent l’émotion à fleur de peau. Elles ressentent très fort le malaise des gens, sans forcément se rendre compte que ce qu’elles ressentent ne leur appartient pas. Elles ne savent pas forcément exprimer leurs émotions alors qu’elles sont très fortes, tout simplement parce qu’elles n’ont pas appris. Il faut la soutenance des parents pour cela. Lorsque l’émotion est trop forte, un moyen de ne plus la ressentir, c’est de s’en éloigner. S’en couper.
Les hypersensibles sont intrinsèquement très généreux, doués d’une grande créativité et sont très empathiques : ça va être ceux qui écoutent les autres, ceux qui vont avoir tendance à sentir ce qu’il faut aux autres pour qu’ils se sentent mieux dans une pièce, une situation.
Les hypersensibles voient ce que d’autres ne voient pas, entendent ce que d’autres n’entendent pas, sentent ce que d’autres ne sentent pas et ça peut être très inconfortable pour eux, s’ils sont entourés de gens qui ne comprennent pas. Or comme ce sont des personnes qui ont une confiance en eux assez limitée, et une valeur d’eux même assez basse, ils auront du mal à se positionner, s’affirmer par rapport à ce qu’ils ressentent, par rapport à ce que leur intuition leur donne comme information. Leur activité mentale peut être intense, qu’ils le veulent ou non. Ce qui peut faire dire à certain.es : « je voudrais juste poser ma tête sur un meuble et me reposer ».
MSL : Il semblerait que 15 à 20% de la population soit hypersensible. Cela semble énorme ! Cette proportion a-t-elle selon vous toujours était la même au cours des âges ?
Sophie Schlogel: Il y a sans doute toujours eu des hypersensibles à toutes les époques puisque l’hypersensibilité évoque l’hyper-vigilance des premiers mammifères. Et de fait, il y a également des hypersensibles dans le règne animal. La chercheuse Elaine Aron a posé qu’il y en avait entre 15 et 20% dans la population, il y en a en fait davantage aujourd‘hui et il y en aura plus encore ! Et oui, c’est énorme.
Si l’on compare notre époque avec le Moyen-Âge, par exemple, il est évident que nous vivons dans un monde beaucoup plus sécure aujourd’hui.
Paradoxalement, la majorité des pays du monde sont en paix, la sécurité est omniprésente, avec des assurances pour à peu près tout, y compris le retard des trains et la perte des bagages. Nous avons des systèmes d’alarmes partout, pouvons surveiller notre maison, notre enfant à distance, nous pouvons être rapidement dépannés, soignés, défendus, on ne vit ni la guerre, ni la famine, ni la peste bubonique, protégés par un système de soin attentif, ce qui n’était pas du tout le cas au moyen âge.
Pourtant, le nombre des hypersensibles est en augmentation parce que nous vivons dans une société qui est une véritable fabrique d’hypersensibles.
On trouve majoritairement les hypersensibles dans les pays industrialisés.
MSL : Notre société bien cartésienne et très compétitive ne semble pas être faite pour les personnes hypersensibles. Dès lors, comment font-elles pour s’y adapter? Et d’ailleurs ne prennent-elles pas trop de risques pour leur santé à le faire ?
Sophie Schlogel: Ce qui est cartésien est associé à l’hémisphère cérébral gauche : le passé, le futur, les choses organisées et classées, les listes, les priorités, la hiérarchie. Or, les hypersensibles fonctionnent généralement plus sur leur hémisphère droit : l’instant présent, l’humanité comme une grande famille, l’intuition, la nature, la créativité, les arts. Ils auront beaucoup de mal effectivement à vivre dans la compétition, l’objectif de résultat, le stress, la déshumanisation au sein de l’entreprise, la frénésie,… C’est trop pour eux, qui captent tout ce qui se passe autour d’eux. Ça les épuise. Et les rapports «déshumanisés» ne correspondent pas à leurs systèmes de valeurs.
Dès l’enfance, les hypersensibles entendent : « Tiens-toi sage, arrête de bouger, écoute ce qu’on te dit, arrête de rêver », « Tu es trop compliqué, émotif », « Tu en fais trop ». Forcément quand on entend ce discours depuis petit, on se construit avec une espèce de sentiment de ne pas être comme il faudrait. Or comme tout être humain ils ont besoin d’être aimés, donc, ils s’adaptent pour pouvoir être acceptés par les autres. Or, ils ne parviennent pas à répondre à la demande, parce qu’ils ne rentrent pas dans les cases pré-formatées. C’est ce qui est compliqué pour eux et à terme pour leur santé. Ils sont constamment en sur-adaptation et ce, parfois jusqu’à la désadaptation. La désadaptation, c’est lorsque le corps lâche : le système nerveux, le système hormonal, le système immunitaire. Allergies, intolérances alimentaires, maladies ORL chroniques, troubles du système digestif, troubles du sommeil… Leur corps s’épuise, ce qui augmente encore leur hypersensibilité. Ils prennent trop de risques en s’adaptant et c’est important qu’ils prennent soin d’eux.
Il faut vraiment qu’ils arrivent à accepter ce qu’ils sont, c’est à dire des hypersensibles. Ce n ‘est pas une maladie. Qu’ils découvrent, comprennent d’où ça vient, comment ça fonctionne et qu’ensuite ils aient des outils pour pouvoir vivre avec. Ça implique qu’ils choisissent une vie qui soit en accord avec leurs valeurs profondes. Et c’est possible ! Aujourd’hui, on peut se former à tout âge, changer d’activité professionnelle, changer de ville, de pays même si on veut. Mais encore faut-il savoir que, ce dont on a envie, c’est possible de l’obtenir. Qu’on y a droit.
Le moment où les hypersensibles prennent conscience de cela, ils réalisent également que leurs hypersensibilité est une belle chose. C’est un trésor, une force. Ils ne sont pas obligés de rester coincés dedans.
MSL : En fait, j’ai l’impression qu’on semble aujourd’hui (re)découvrir l’hypersensibilité. Ce qui implique que les personnes qui se découvrent aujourd’hui hypersensibles n’ont pas appris enfant à développer leurs talents. On ne les y a pas vraiment aidées… On a plutôt voulu les adapter « de force » ou les « préparer », c’est selon, à la société qui les attendait. De là se posent deux questions. Comment peuvent-elles faire adulte pour retrouver et développer leurs talents?
Sophie Schlogel: Il existe de plus en plus de communautés d’hypersensibles qu’elles peuvent rejoindre pour rencontrer des personnes comme elles. Ensemble on se sent plus forts. Il existe des cercles, des groupes de paroles, des associations, qui organisent des rencontres, des partages, des activités. Il faut qu’elles puissent prendre soin de leur corps aussi, parce que c’est le contenant dans lequel se vit leur hypersensibilité. Permettre à leur corps d’être plus solide et donc moins « poreux », moins « éponge » est essentiel. Donc aller consulter un naturopathe formé à cet accompagnement est une excellente idée.
Ensuite suivre des ateliers qui proposent des outils pratiques à installer dans leur vie. Sur Hypersensibles.com par exemple, nous proposons des activités en individuel et en groupe. Le support du groupe est puissant, on peut y découvrir que les autres hypersensibles ont la même « problématique ». Que ce qui fonctionne pour les autres hypersensibles, fonctionne aussi pour moi. On apprend à reprendre le contact avec ses talents et à les développer. Nous utilisons des outils qui vont permettre de retrouver confiance en soi, en la vie, à renforcer ses limites, ses frontières, et la valeur de soi. C’est un travail très intéressant.
MSL : Et ma deuxième question: comment peut on aujourd’hui, en tant que parent, repérer les enfants hypersensibles et les aider à devenir pleinement qui ils sont?
Sophie Schlogel: C’est important effectivement de savoir repérer ces enfants. Ils sont rêveurs, « dans la lune », dans leur monde, très sensibles aux animaux, à la nature, très exigeants d’eux-mêmes avec un sentiment que ça n’est jamais assez bien. Ils se dévaloriseront alors. Ils peuvent être aussi très actifs avec du mal à se poser, se concentrer. Leur réflexion se construit « en arborescence », une chose conduisant à une autre, puis une autre, faisant des liens avec à peu prés tout ce qu’ils ont entendu, vu, lu. Ce sont des espèces de fulgurances, c’est à dire qu’ils vont avoir conscience de certaines choses, les comprendre très rapidement, mais seront dans une grande difficulté lorsqu’il faudra faire une démonstration, donner une explication de : comment ils savent ce qu’ils savent. Ils peuvent donc être en échec scolaire, alors que leur intelligence est très fine. C’est juste qu’ils n’apprennent pas comme les autres enfants. Leur savoir est beaucoup plus intuitif et ça leur suffit. Ce qui peut compliquer leur rapport à l’école et aux attentes de l’éducation nationale.
Ils ne savent pas toujours ce dont ils ont besoin et peuvent présenter des troubles du comportement : colère, rage, larmes, désespoir, quand ils ont juste besoin de calme et de silence sans stimulation extérieure. En gros, ils ne sauront pas dire : « là je me sens fatigué, j’ai besoin de me retirer au calme ». Ce sont des enfants qui peuvent prendre sur eux à l’école mais qui rentrent épuisés par le bruit de la classe, de la cour de récréation, du réfectoire et font des crises en rentrant à la maison, parce qu’ils ne savent pas gérer le fait d’être saturés de stimulations.
Le rôle des parents est de leur assurer un espace de rêve dans lequel ils pourront laisser libre cours à leur imagination sans contrainte d’objectifs. Un espace de calme, sans demande, sans activités frénétiques. Il leur faudra contenir leurs émotions, mettre des mots dessus, pour eux. Les rassurer que c’est ok de ressentir ce qu’ils ressentent. Important aussi qu’il y ait un cadre sécurisant. Ils ont besoin de sentir qu’on leur fait confiance. Mais aussi qu’ils ont besoin de dormir tôt pour se reposer, manger des légumes, parce que ça nourrit les cellules de leur corps mieux que les bonbons ou les sucreries, qu’il faut maintenant éteindre la tablette, etc, avec des arguments qui fassent du sens. Les enfants hypersensibles ont du mal avec l’autorité parce qu’ils n’ont pas de notion de hiérarchie. Le professeur, le proviseur, ou le copain, c’est pareil. Ça n’est pas de l’irrespect, c’est juste une notion qui leur est étrangère. Ils auront aussi du mal avec l’autorité lorsqu’elle est abusive et injuste pour les raisons décrites précédemment. « Pourquoi tu dis que tu sais mieux que moi ce qui est bon pour moi »?
C’est aussi important de leur expliquer, non pas qu’ils sont différents parce qu’à l’adolescence par exemple, ils auront du mal à l’accepter, mais de leur apprendre que chacun.e, a ses spécificités, ses singularités et qu’il faut en prendre soin. Ce qui fonctionne pour les copains, ne fonctionnera pas pour lui ? C’est ok. Il y a des choses qu’il fera que les autres ne feront pas…
Il faut donc beaucoup expliquer et pas en mode « parce que c’est comme ça ». L’explication doit être sensée. C’est un vrai challenge pour les parents.
C’est aussi un vrai chemin qui les fera grandir (les parents !!)
MSL : En tant que praticienne de santé globale, spécialisée dans l’accompagnement des personnes hypersensibles, vous avez développé une méthode que vous appelez méthode 3D. Pouvez-vous nous la présenter ?
3D pour :
Découvrir ce qu’est réellement l’hypersensibilité, pourquoi suis-je hypersensible et ce que ça sous-tend,
Dénouer, les croyances, les pensées, les schémas qui m’enferment dans un mode de fonctionnement réducteur et « automatique » qui m’empêche d’obtenir ce que je veux vraiment, d’aller où j’ai envie d’aller, d’être l’acteur et le créateur de ma vie
Déployer sa créativité, ses talents, apprendre à se servir de ses ressources et déployer sa force pour vivre une vie au plus juste de ce que je souhaite en accord profond avec qui je suis.
Interview réalisée par Charlotte Guillot
Retrouvez Sophie Schlogel sur son site www.hypersensibles.com Un test vous y attend ! Alors êtes-vous vous aussi hypersensible?
A côté des ses accompagnements en individuel, Sophie propose aussi des ateliers en groupe. Toutes les informations sont sur son site.
N’oubliez pas de rejoindre la communauté des hypersensibles sur Facebook , une page aimée par Midi sous la Lune ! Vous ne perdrez rien de ces citations inspirantes !
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